
Pour son premier voyage à l’étranger depuis le début de la pandémie, le pape François doit se rendre en Irak du 5 au 8 mars. Un voyage historique puisque c’est la première qu’un pape se rend dans le pays.
Pour son premier voyage apostolique depuis novembre 2019, le Pape François a choisi de se rendre en Irak pour visiter « Bagdad, la plaine d’Ur, liée à la mémoire d’Abraham, la ville d’Erbil tout comme Mossoul et Qaraqosh dans la plaine de Ninive » rapporte le Vatican.
Ce voyage historique comprendra une visite de la ville de Qaraqosh, où de nombreuses familles ont fui l’Etat islamique, et où certaines essaient maintenant de restaurer le cœur chrétien des plaines de Ninive.
Les communautés chrétiennes irakiennes de la région ont été durement touchées lorsqu’elles ont été dispersées par l’attaque de l’Etat islamique en 2014, ce qui a encore réduit la population chrétienne du pays, déjà en déclin. Beaucoup espèrent que la visite historique du pape François, donnera un coup de fouet à leur lutte d’après Christianity Today (CT).
Nasser Banyameen parle avec nostalgie de sa ville natale de Qaraqosh, au cœur historique de la chrétienté irakienne. Il évoque un autre temps, « avant que les combattants des groupes d’État islamiques ne balayent les plaines de Ninive dans le nord de l’Irak, avant que les militants ne brisent son sens de la paix et avant que des parents et des voisins paniqués ne s’enfuient, certains ne revenant jamais ».
En 2019, il est revenu de la région kurde dans sa maison de Qaraqosh, également connue sous le nom de Bakhdida. Il s’inquiète d’une résurgence de l’Etat islamique qui continue de mener des attaques dans certaines parties du pays et de l’avenir de ses trois enfants.
« La patrie, c’est la famille, pas la maison... J’ai le mal du pays. Quand quelque chose est cassé, ça ne revient pas comme avant. »
Le Vatican et le pape ont insisté à plusieurs reprises sur la nécessité de préserver les anciennes communautés chrétiennes d’Irak et de créer des conditions de sécurité, économiques et sociales nécessaires au retour de ceux qui sont partis.
Pour ce faire, le Vatican contribue depuis des années à la coordination d’un réseau d’organisations non gouvernementales catholiques qui apportent leur aide sur le terrain en Irak. Une aide non confessionnelle - les musulmans sont aidés ainsi que les chrétiens - et l’espoir général est que le délicat équilibre interconfessionnel puisse être préservé et renforcé d’après CT.
Camille Westphal Perrier